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 -3-       Le principe du repli et le choix de la date.

A posteriori, un officier-général a écrit : «  pour éviter un hypothétique Dien-Bien-Phu on avait provoqué un très réel Cao Bang ».

Comparaison n’est pas raison et ceci n’est  pas aussi évident pour deux raisons :

d’une part, la cuvette d’Ankhé, assez vaste, n’était pas aussi dominée que  celle de Dien-Bien-Phu ; les forces ennemies avaient, aussi loin de leurs soutiens de Chine et du Tonkin,  une logistique beaucoup moins puissante et des moyens lourds, artillerie et DCA plus réduits. Les moyens aériens  amis partaient de base, navales ou terrestres plus proches ; leurs réactions furent d’ailleurs toujours aussi rapides qu’efficaces ; Il n’est donc pas certain que le Viet Minh aurait tenté un assaut du camp retranché alors que les négociations de Genève avaient commencé. Ceci fut confirmé au colonel Barrou lors de son interrogatoire et plus tard, par des anciens officiers de l’ALVN de rang élevé à l’ex lieutenant Quiniou du I/Corée lors de voyages dans la région ;

d’autre part comme nous l’avons dit plus haut , si l’ennemi obtint initialement un succès marquant, il ne réussit pas à anéantir la totalité du GM et encore moins le groupement de recueil.

Il est plutôt permis de penser que le souci de récupérer un élément encore puissant  pour des missions plus mobiles ait été déterminant pour le commandement.

Le 19 juin l’ordre tomba, la date initialement retenue étant le 25. En fait tout le monde, civils et militaires étaient au courant depuis au moins le 13 juin ; j’ai pu le constater à Nha Trang où j’étais hospitalisé. Pour bien confirmer la nouvelle, un pont aérien fut organisé pour évacuer un millier de civils et des matériels dits sensibles ; par exemple le Service des Essences remplit plusieurs avions de nourrices vides. La surprise, déjà si difficile à obtenir en Indochine, ne pouvait être espérée.