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Le cinéma et la guerre d'Indochine

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La guerre d’Indochine (1946-1954) racontée par le 7ème art

Par Vincent, Jean, Jacques FAUVELL-CHAMPION

Adhérent de l’ANAAFF/ONU/B&RC/156ème RI en qualité de descendant

 


Jump into Hell - 1955

001     Jump into Hell est un film américain de David Butler sorti 1955 avec Jacques Sernas, Kurt Kasznar, Arnold Moss, Peter Van Eyck, Marcel Dalio, Patricia Blair, Norman Dupont, Alberto Morin, Maurice Marsac, Louis Mercier, Leon Lontok, Peter Bourne, Roger Valmy

L’histoire : In 1954, le camp retranché de Diên Biên Phu est assiégé par les forces rebelles Viêt Minh. Le commandant du camp le colonel de Castries appelle Hanoï à la radio pour demander des renforts. A l’état-major des armées à Paris, le capitaine Guy Bertrand, un ancien prisonnier de guerre en Allemagne, se porte volontaire pour l’Indochine. Il veut voir de l’action. Ayant un rendez-vous galant avec une femme mariée, dont le mari est dans le camp retranché, il rencontre en chemin le capitaine Callaux, un ambitieux aux dents longues, le lieutenant Heldman, un ancien officier nazi allemand qui a rejoint la Légion étrangère et le lieutenant Maupin, un idéaliste un peu naïf.

Quelques semaines plus tard les voilà tous les quatre parachutés à Diên Biên Phu. La mousson et la combat font rages. Heldman neutralise de manière héroïque une attaque ennemie avec des explosifs et une grenade avant lui-même d’être blessé.  Bonet essaie d’arrêter une attaque Viêt Minh en se rendant prêt des lignes ennemies avec un drapeau blanc, mais il est abattu. Bertrand essaie pourtant mais en vain de lui porter secours.

Les munitions viennent à manquer, ainsi que l’eau et les vivres, Callaux, ayant reçu une lettre lui apprenant que sa femme le trompe, décide de la déshériter dans son testament et se porte volontaire pour aller chercher de l’eau dans la rivière proche du camp retranché. Il réussit à ramener un jerrican d’eau il est tué par une rafale du Viêt Minh en rentrant dans les lignes du camp retranché.

La situation est sans espoir. L’ennemi creuse des tunnels pour s’introduire dans le camp. Les Français n’ont plus de munitions et se battent maintenant au corps à corps. Le général de Castries donne l’ordre à Bertrand et à Maupin de tenter une sortie. Le général de Castries réalise que c’est la fin du camp retranché.

 

 

Commentaire : Ce film typiquement Hollywoodien réalisé en 1955 est le premier film sur la guerre d’Indochine et sur la bataille de Diên Biên Phu en particulier. L’histoire est racontée de manière romanesque à la limite du roman-photo. Le film a été tourné en un mois de temps en septembre 1954, soit quatre mois à peine après la chute du camp retranché de Diên Biên Phu. Les scènes de combat ont été réalisées dans un ranch en Californie. Pour donner plus de véracité à l’histoire, le réalisateur a ajouté des scènes de combat tournées à Diên Biên Phu par le service des actualités de la Warner-Pathé. Les critiques de cinéma de la chaîne Turner Classic Movies (TCM) considèrent que le film Jump into Hell est typiquement une production cinématographique de la période de la guerre froide. Le narrateur au début du film compare la chute de Diên Biên Phu à la chute de fort Alamo et à l’évacuation britannique de Dunkerque. Une des premières scènes du film montre le général français, commandant le camp retranché, interroger dans son poste de commandement un officier chinois qui a été fait prisonnier avec un armement individuel soviétique. L’ennemi en Indochine n’est donc pas que le Viêt Minh, mais aussi l’international communiste. En regardant cette scène les spectateurs américains ont certainement à l’esprit la guerre de Corée (1950-1953) où les troupes de l’ONU combattaient contre les forces communistes nord coréennes et chinoises.  Dans le film, rien n’est dit que la chute du camp est dû aux pertes massives du corps expéditionnaires français et à la prise de conscience du gouvernement français de la nécessité de se retirer d’Indochine. De fait, en raison de son sentiment chauvin et belliciste, ce film a un certain charme, en particulier en raison de sa distribution internationale. Le fameux critique de cinéma New Yorkais, Léonard Maltin considérait ce film comme étant en définitive l’expression de parachutistes impliqués dans la guerre d'Indochine.

Le film est visible sur YouTube :

https://www.youtube.com/watch?v=79v-Qctfs6Y


Patrouille de choc - 1957

002   Patrouille de choc est un film français réalisé par Claude Bernard-Aubert sorti en 1957 avec Jean Pontoizeau, Alain Bouvette, Vu Thi Ninh : Minh, Maurice Vilbesset, André Bigorgne, Ha Minh Taï, Jean-Claude Michel

L’histoire : Pendant la guerre d'Indochine, le lieutenant Perrin et ses hommes, des soldats français, tiennent un poste reculé. Ils vivent en bonne entente avec la population locale. Avec le temps, ils sont parvenus à tisser des rapports pacifiques avec les villageois. Les Français ont construit une école et un dispensaire. Mais, tous leurs efforts sont soudain anéantis lorsque les maquisards du Viêt-Minh prennent d’assaut leur poste.

Commentaire : Claude Bernard-Aubert de son vrai nom Claude Ogrel a été correspondant de guerre en Indochine de 1949 à 1954.  À l'origine, le titre de son premier film devait être Patrouille sans espoir : la commission de censure, hostile au ton pessimiste de ce titre et de la fin du film, proposa Patrouille de l'espoir et imposa une conclusion laissant supposer que la garnison n'était pas décimée. Le titre Patrouille de choc fut finalement adopté. Ce film est intéressant car il est le reflet de l’époque. Les moyens militaires mis en œuvre sont d’une grande pauvreté comme ce fut le cas pendant cette guerre lointaine. Le film en noir et blanc lui donne des allures de documentaire un peu à la manière du film La 317ème Section.  

Ce film sur la guerre d’Indochine est totalement méconnu. D’une manière générale cette guerre a été très peu traitée au cinéma. Pourtant, beaucoup de jeunes français sont morts en Indochine. L'armée française tentait de limiter l'influence des rebelles du Viêt-Minh et de l’international communiste. Le film bénéficie de dialogues brillants, avec un narrateur inspiré et au timbre bien marqué qui nous plonge dans cette guerre avec acuité et cynisme. Les acteurs sont excellents même si la mise en scène est parfois un peu molle. Le manque de moyens se fait cruellement sentir. C'est toutefois un film assez prenant à découvrir absolument.

Sur le site l’Erudit, vous trouverez une analyse très brillante du film : 

https://www.erudit.org/fr/revues/sequences/1961-n26-sequences1154874/52058ac.pdf

Le film est visible sur YouTube :

https://www.youtube.com/watch?v=RsSc7jEan8A


Fort du fou - 1963

003    Fort du fou est un film de Léo Joannon sorti en 1963 avec Jacques Harden, Jean Rochefort, Alain Saury, Léo Joannon, Jean-Loup Reynold, Raymond Borderie, Foun-Sen

L’histoire : Dans le nord de l'Indochine, une garnison Française renforcée par des commandos Nord Vietnam doit tenir face aux attaques et à la propagande du Viêt Minh.

Commentaire : Le film Fort du fou narre, non sans nostalgie la période coloniale, l'abandon - durant la guerre d’Indochine - de réfugiés tonkinois catholiques par une armée française impuissante. Le film a été tourné en France dans les rizières de Camargue (le plateau de tournage n’était pas dépourvu de moustiques).  Il s’agit d’un très bon film sur une guerre qui a malheureusement conduit la France à la défaite de Diên Biên Phu. Léo Joannon, par le jeu des acteurs, par l’âme et l’esprit, a psychiatrisé l'ambiance, de façon à planter un décor où loin de Paris des soldats français se retrouvent seuls, en plein repli, face à eux-mêmes, dans un bourbier qui engendre des troubles comportementaux et affectifs. Les acteurs, dont beaucoup sont des indochinois exilés, ne sont pas d’excellents, mais tiennent leurs rôles, fait de désespérance et de contradictions comme dans toutes les guerres civiles. Il est à noter la présence de Jean Rochefort qui interprète le sergent Méranges. Son personnage évoque les soldats français qui combattent les rebelles du Viêt Minh tout en résistant à la pression psychologique exercer par les Bodoïs pour les faire craquer psychologiquement. Précédent l'excellent film La 317ème section, le film de Léo Joannon débute de manière assez similaire, mais malheureusement la réalisation n'est pas vraiment à la hauteur du sujet, et en particulier dans sa direction d'acteurs. Dans un premier temps, il y a une naïveté ou une volonté d'édulcorer l'aspect de cette guerre coloniale qui ne rend pas le film très convaincant. Dans un second temps, le film devient plus réaliste en montrant par petites touches les points qui fâchent, et en s'enrichissant d'une intrigue enfin digne d'intérêt où deux amis officiers aux méthodes bien différentes se divisent face à la guerre psychologique que leurs imposent le Viêt Minh.

Le film est visible sur YouTube :

https://www.youtube.com/watch?v=h6n18y4FxsA

 


La 317ème Section - 1965

La 317ème Section est un film de Pierre Schoendoerffer sorti en 1965 assisté de Philippe Fourastié - scénario et dialogues de Pierre Schoendoerffer d'après son roman éponyme avec Jacques Perrin, Bruno Cremer, Pierre Fabre, Manuel Zarzo, Boramy Toulong

004    L'histoire : le film raconte huit journées de guerre. En mai 1954, durant la guerre d’Indochine, la 317e section locale supplétive composée de quatre Français et de quarante-et-un Laotiens reçoit l'ordre d'abandonner le petit poste isolé de Luong Ba à la frontière du Laos, pour rallier une colonne partie au secours du camp retranché de Diên Biên Phu. Il faut rejoindre Tao Tsaï, à cent cinquante kilomètres plus au sud, et s'user en affrontant la forêt hostile, l'eau, les intempéries, les fièvres et les forces communistes Viêt Minh qui déferlent de concert sur la section. Durant la marche, les soldats apprennent avec consternation la chute du camp retranché de Diên Biên Phu. La section est commandée par un jeune officier, assisté de trois sous-officiers français et d'un sous-officier laotien. Arrivé quinze jours plus tôt, l'officier, le jeune sous-lieutenant Torrens vient tout juste de sortir de formation à Saint-Cyr ; il est secondé par l'adjudant Willsdorff, vieux routier et vétéran de la seconde guerre mondiale, dans la Wehrmacht. Les sergents Roudier, Perrin et Ba Kut complètent l'encadrement. La fuite de la section est ponctuée d'embuscades et de morts. L'inexpérience et la bonne volonté de l'officier, qui détient le commandement, sont sans cesse confrontées au pragmatisme et aux efficaces réflexes de guerre de son sous-officier. La compréhension et le respect se nouent peu à peu entre eux.

Commentaire : Tourné au Cambodge, il s'agit de l'un des rares films réalisés sur la guerre d’Indochine. Pierre Schoendoerffer, qui a été cinéaste aux armées pendant cette guerre, a notamment participé au siège de Diên Biên Phu, a voulu donner un réalisme quasi documentaire à son film avec une prise de vue faite caméra à l'épaule. Pendant un mois, il a obligé acteurs et techniciens à vivre et à bivouaquer au cœur de la forêt cambodgienne, rendant le tournage particulièrement pénible. « J'ai imposé à tout le monde la vie militaire, dira le cinéaste. Un film sur la guerre ne peut pas se faire dans le confort. Tous les matins, nous nous levions à 5 heures et nous partions en expédition à travers la jungle. Nous étions ravitaillés par avion toutes les semaines. La pellicule était expédiée à Paris dans les mêmes conditions. De là-bas, on nous répondait télégraphiquement 'Bon' ou 'Pas bon'. »

Le film raconte l'histoire de la dramatique évacuation de la garnison d'un poste isolé, une section locale supplétive ravitaillée par voie aérienne, et de son pénible repli jusqu'à son anéantissement. Si le roman débute le 26 avril 1953, l'histoire du film débute le 4 mai 1954 et se finit à la bataille de Dien Biên Phu. Ce changement de datation donne l'impression d'un dramatique effondrement général dans cette longue marche où fondent les effectifs, ce qui n'est pas sans rappeler le thème de La Patrouille perdue. Tout un monde s'effondre, les populations les plus amicales ne savent plus que conseiller « Di vê mau lên » (« Partir vite ! »). La version longue d'Apocalypse Now, Apocalypse Now Redux, qui incorpore des scènes inédites avec Aurore Clément, contient une référence explicite à La 317ème Section à travers la métaphore de l'œuf (« Le blanc part mais le jaune reste »). Pierre Schoendoerffer, certains de ses collaborateurs tels que le chef-opérateur Raoul Coutard (Raoul Coutard recevra l’oscar du meilleur film étranger pour son film Hoa-Binh – 1970), les comédiens Jacques Perrin et Boramy Tioulong, ont évoqué en détail l'expérience unique qu'a été pour eux le tournage au Cambodge de La 317ème Section dans le documentaire Pierre Schoendoerffer, la sentinelle de la mémoire - réalisé en 60 minutes par Raphaël Millet en 2011.

Analyse de La 317ème Section : Le film offre plusieurs angles, dont l'importance, pour le chef inexpérimenté, même talentueux, de tirer parti des avis des hommes d'expérience, même moins élevés en grade. Pour l'adjudant Willsdorff, dans la guerre, seule compte l'efficacité. La force du réalisme épaulée par le noir et blanc confère une grande puissance évocatrice à cette fuite sans espoir, qui dépeint les huit ultimes journées de soldats français en Indochine. « Je suis profondément antimilitariste et c’est la première fois que je comprends des militaires de métier. La mort du sous-lieutenant me scandalise toujours autant, mais Schoendoerffer a réussi à me faire admettre que le sous-lieutenant, selon son échelle de valeurs à lui, n’est pas mort pour rien. Je n’en suis pas encore revenu. J’ai compris ce que signifiait l’honneur pour lui. Le Nouvel Observateur. » « À l'inverse des esthètes en chambre, Pierre Schoendoerffer connaît le terrain. Il décrit les corps, les lieux, les embuscades, avec une aisance de vieil armurier. Avant La 317e Section, le film de guerre français n'existait pas. La 317e écrase sans effort les neuf dixièmes du cinéma français. Pour une fois, ’’ça bouge ‘’ » Michel Mardore.

Pierre Schoendoerffer est un immense réalisateur. Il recevra en 1968 un oscar du meilleur film documentaire pour son film La section Anderson.

En 2018, l'historien britannique Antony Beevor déclare qu'il considère La 317ème Section comme le plus grand film de guerre jamais réalisé.

Pierre Schoendoerffer (1952-2012) à écouter sur YouTube :

https://www.youtube.com/watch?v=Ai1vmL8rNnc

La bande annonce du film est visible sur YouTube :

https://www.youtube.com/watch?v=c_vMeoR9xoQ

Un extrait du film est visible sur Dailymotion :

https://www.dailymotion.com/video/x33axi

 


Le facteur s’en va-t-en-guerre - 1966

Le facteur s’en va-t-en guerre est un film de Claude Bernard-Aubert avec Charles Aznavour, Michel Galabru, Jess Hahn, Pierre Mondy. Le film est une adaptation du roman de Gaston-Jean Gautier Le facteur s’en va-t-en guerre relate l'embuscade dans laquelle est tombée le Groupe Mobile 100 (GM 100).

https://www.abebooks.fr/rechercher-livre/titre/le-facteur-s%27en-va-t-en-guerre/

005     L’histoire : En 1954, devant le peu d'avenir de sa situation en métropole et sur les conseils d'un ami, Thibon, un facteur parisien, décide de partir pour l'Indochine. La vie confortable et tranquille qu'il avait rêvée n'est pas celle qu'il trouve. Envoyé en Annam dans un avant-poste perdu en plein territoire rebelle, seule l'amitié de ses compagnons l'aide à supporter sa pénible situation : il y a là le commandant de Cassagne, de tempérament autoritaire ; Clémentine, un champion cycliste cuisinier du poste ; Klein et Rittoni, deux légionnaires tapageurs et Vang, une jolie vietnamienne dont il tombe bientôt amoureux. Peu après la bataille de Diên Biên Phu un ordre de repli arrive. Les Français se retirent du secteur et doivent abandonner le terrain. Sur le retour, la colonne motorisée tombe dans une embuscade, les hommes sont faits prisonniers par le Viet Minh et emmenés dans un camp de rééducation. Le chef de camp et le commissaire politique ont pour tâche de convertir patiemment leurs prisonniers au socialisme, arguant de la « clémence » du Président Ho Chi Minh. Dès lors, une seule idée s'impose à Thibon et à ses camarades : l'évasion, qu'ils vont préparer minutieusement. Ils la réussissent, au prix d'une très périlleuse opération et grâce au sacrifice du commandant et des deux légionnaires. Le facteur reprendra son service, mais à Paris, accompagné de sa jeune fiancée vietnamienne.

Commentaire : Le film a été tourné en partie au Cambodge. L'évacuation militaire dont il est question correspond à un événement ayant effectivement eu lieu après la bataille de Dien Biên Phu, elle concernait principalement les unités du Groupe Mobile 100 (GM 100) qui était en garnison dans le secteur de Kontum-Pleiku-Ankhé, en Annam. La colonne motorisée, échelonnée sur plusieurs kilomètres de pistes au travers de la jungle, tomba dans une gigantesque embuscade Viêt Minh. Dans le roman, la conclusion diffère quelque peu : Vang, la jeune fiancée de Thibon, est assassinée à Saïgon avant que le facteur ne puisse rejoindre la métropole.

La scène d'ouverture du film américain Nous étions soldats (We Were Soldiers) sorti en 2002, à propos de la bataille de la Drang par la 1st Cavalry en novembre 1965 – fait allusion à la destruction du Groupement mobile 100, même si les deux champs de bataille sont distants dans les faits et dans le temps de plus de 50 km.

La scène d’ouverture du film de We Were Soldiers est visible sur YouTube :

https://www.youtube.com/watch?v=YU-RutTOpgA

Un autre film américain datant de 1978 intitulé Le Merdier (Go Tell the Spartans) de Ted Post raconte l'histoire qui se situe aux débuts de la guerre du Viêtnam, alors que l'armée américaine n'y était pas encore massivement engagée. La scène finale du film rappelle les embuscades du Viêt Minh du temps de la présence française en Indochine.

Le film Go Tell the Spartans est visible sur YouTube :

https://www.youtube.com/watch?v=ylw0tYdW8qk

Le film Le facteur s’en va-t-en-guerre est visible sur YouTube :

https://www.youtube.com/watch?v=SKEHxHl9QNk&t=4270s

 

 


Charlie Bravo - 1980

Charlie Bravo est un film français de Claude Bernard-Aubert sorti en 1980 avec Bruno Pradal, Jean-François Poron, Karine Verlier, Georges Chelon

 

006    L’histoire : À quelques jours de la fin de la guerre d’Indochine, un commando de treize parachutistes, avec à sa tête le lieutenant Brissac, est largué sur le village vietnamien de Quinh Quang où une infirmière - Catherine Fournier - est retenue prisonnière. Ils la délivrent et font retraite vers leur base - à vingt jours de marche de là - après avoir détruit le village et tué ses habitants. La nuit suivante, un des paras est abattu. Le lendemain, le reporter François Girard est parachuté. Il doit « couvrir » le retour du commando (il apprendra un peu plus tard à ses hommes que l'opération a été montée à des fins de propagande pour alimenter les journaux et faire oublier la défaite française au Viêtnam). Un nouvel accrochage a lieu. Encore des morts. Deux prisonniers vietnamiens sont torturés : ils ne parlent pas, sinon pour dire que tous les paras seront tués pour venger les villageois massacrés. Un hélicoptère est annoncé : il pourra évacuer un soldat blessé. En réalité, il est rempli de photographes et refuse de se poser. Brissac l'abat. Il achève le blessé. De nouveaux ordres arrivent : le commando n'a plus le temps de regagner sa base avant le cessez-le-feu, il doit se diriger vers la mer où il sera récupéré. Les morts se succèdent. Trois hommes seulement, dont Brissac, ainsi que Catherine et François, parviennent en vue de la mer. Une dernière embuscade. Le lieutenant est touché. Le reporter prend son arme - ce qu'il avait refusé de faire jusque-là - la petite troupe est cernée de toutes parts, mais l'ennemi est invisible. Un canot est parachuté. Les cinq survivants réussissent à le rejoindre en rampant. Quand ils se préparent à embarquer, la fusillade éclate.

Commentaire : L’auteur du film présente l’histoire comme étant une histoire parfaitement vraie ? Il montre un Oradour indochinois en indiquant dans la scène d’ouverture de son film que c’est la vérité.  S’agit-il d’une histoire vraie ? On peut en douter vu le nombre d'invraisemblances du film. D'abord, Claude Bernard-Aubert était journaliste au moment des faits et non un combattant. Les scènes de combat dans son film sont mal reconstituées et mettent en doute l'ensemble du scénario. D'abord, rien ne dit que le massacre initial soit l’œuvre des français car, si cela avait été le cas, nul doute que le Viêt Minh se serait emparé de l'affaire pour mener sa propagande anti française. Ensuite, on ne dirait pas que le groupe commando est poursuivi par le Viêt Minh quand il passe ses nuits à dormir et ses journées en rapines. En définitive, le parti pris anti français dessert le film. Les dialogues sont affligeants de médiocrité et de vulgarité, et font injure aux soldats d’Indochine. N’oublions pas que parmi les combattants français en Indochine, beaucoup avaient participé à la libération de la France pendant la seconde guerre mondiale au sein des FFL ou au sein des FFI. Fort heureusement, ce réalisateur courageux a osé témoigner : « Les soldats français en Indochine étaient identiques aux SS » ! Mais comment peut-on oser faire le parallèle entre l'armée française et les SS ? Ces derniers étaient des soldats politisés au service d'une idéologie. L'armée française en Indochine était au service de la France et luttait contre une idéologie tout autant criminelle, la propagande communisme se retranchant derrière le nationalisme des petits pères des peuples tels que Staline, Mao Tse Toung et Ho Chi Minh. En conclusion, il faut voir ce film tourné dans la période post soixante-huitarde en conservant un esprit critique.

Le film est visible sur YouTube :

https://www.youtube.com/watch?v=U2iN9Tbm1No


Diên Biên Phu - 1992

Diên Biên Phu est un film franco-vietnamien de Pierre Schoendoerffer sorti en 1992 avec Patrick Catalifo, Donald Pleasence, Jean-François Balmer, Ludmila Mikaël, Maxime Leroux, Patrick Chauvel, Eric Do, Ludovic Shoendoerffer, Igor Hossein, Lê Vân Nghia, Long Nguyen-Khac, Thé Anh, Maïté Nahyr, Hoa Debris, Thu Ha

007    L’histoire : En mars 1954 à Hanoï, le journaliste américain Howard Simpson réalise un reportage sur la guerre d’Indochine. Il se lie d'amitié avec plusieurs militaires français et apprend, à leur côté, le début de l'attaque contre le camp retranché de Diên Biên Phu. Il voit là l'occasion d'obtenir les premiers scoops pour son journal. Il entre en contact avec un journaliste français de l'AFP afin de faire confirmer ses informations. À Diên Biên Phu, l'attaque bat son plein, l'artillerie Viêt Minh se déchaîne contre les positions françaises et de nombreux officiers ont été tués. Un brigadier du Train et un sergent qui commande des partisans thaïs, découvrent la vie dans les tranchées. Un premier bataillon de parachutistes est envoyé en renfort après la perte des collines fortifiées Béatrice et Gabrielle. Le lieutenant Ky constate que ses paras vietnamiens sont démoralisés et enclins à la désertion. On assiste aux derniers départs sanitaires en avion avant que la piste d'atterrissage soit détruite.  

À Hanoï, où un spectacle-concert de violon a été organisé à l'occasion de la tournée de la talentueuse Béatrice Vergnes, l'émotion est à son comble. La population spécule et fait des paris sur le jour de la chute du camp retranché. À l'état-major, tout semble désorganisé, le capitaine Morvan ne sait pas où est son général.

Le capitaine Jegu de Kerveguen se porte volontaire pour être parachuté en renfort alors que tout semble déjà perdu dans la cuvette ; il prend le commandement d'une compagnie chargée de tenir une colline, Huguette 7, jusqu'à son repli, quelques semaines plus tard.

Alors que des Bretons jouent au biniou pendant chaque accalmie, un lieutenant d'artillerie, très philosophe, dirige sa batterie et ses canonniers coloniaux. Pendant l'attaque, il refuse de se replier et fera tirer ses pièces directement face à l'ennemi, sauvant provisoirement la situation.

Le lieutenant Duroc, pilote de C-47 Dakota, fait chaque jour des vols au-dessus de Diên Biên Phu pour y parachuter des munitions et des renforts. Son avion sera finalement abattu par la DCA Viêt Minh.

Le maréchal des logis Thade Korzeniowski, jeune papa, est volontaire pour sauter sur la cuvette et y commander l'un des rares chars M24 Chaffee qui n'ont pas encore été détruits. Il y retrouve les deux membres du service cinématographique des armées (dont Pierre Schoendoerffer). Le « padre », aumônier catholique, est lui aussi volontaire pour sauter sur Diên Biên Phu ; il y réconforte les blessés en constatant la folie de la guerre.

Une à une, les collines sont prises et le camp retranché rétrécit comme une peau de chagrin. Sous la pluie battante, quelques contre-attaques françaises parviennent à en reprendre quelques-unes, mais il n'y a plus assez d'effectifs pour les conserver définitivement. Les batailles pour Eliane 1 et Eliane 2 absorbent les derniers efforts.

Au bord de la Nam Youm, la rivière qui serpente au fond de la cuvette, des centaines de déserteurs démoralisés se terrent et attendent l'inexorable la fin.

Le 7 mai 1954, les derniers combattants du camp retranché reçoivent l'ordre de cesser le feu. Des milliers de soldats Viêt Minhs dévalent des collines environnantes et prennent triomphalement Diên Biên Phu. Plus de 10 000 soldats français (tirailleurs, légionnaires, métropilitains, coloniaux, parachutistes, artilleurs…) sont capturés. Près des trois quarts décèderont en captivité au cours des prochains mois.

Commentaire : Le réalisateur Pierre Schoendoerffer est également le narrateur du film. Il en commente les phases principales. C'est lui qui offre la conclusion avant le générique de fin : « Ce film a été tourné moins de quarante ans après la bataille de Diên Biên Phu, au Vietnam, au Tonkin comme nous disions autrefois, avec les Vietnamiens et l'armée du Viêtnam. Ce fut une expérience bouleversante, pour eux comme pour nous. Refermant une page douloureuse de notre histoire, elle n'a de sens que si elle contribue à renouer des liens avec ce Vietnam que nous aimons, que j'aime. »

La bataille de Diên Biên Phu a déjà fait couler beaucoup d'encre, de nombreux livres ont été écrits sur la bataille décisive de la guerre d'Indochine. Le réalisateur Pierre Schoendoerffer connaît très bien le sujet puisqu'il a lui-même participé à la bataille, en tant que caméraman pour le service cinématographique des armées. L'un de ses fils, Ludovic Schoendoerffer, joue son rôle dans le film.

Tourné au Viêtnam avec la participation de l'armée vietnamienne, qui a fourni de nombreux figurants, le film ne comporte pas d'anachronismes sérieux comme on peut souvent en voir dans certains films de guerre. Les matériels et les uniformes français de la guerre d'Indochine provenaient des stocks américains de la Seconde Guerre mondiale, la représentation a été fidèlement reproduite pour le tournage. Pour l'occasion, trois véritables avions Dakota DC3 ont été achetés aux États-Unis et transportés, par bonds successifs et grâce à des réservoirs supplémentaires, sur les lieux du tournage. Les armes individuelles, les véhicules à roues et la présence d'un pont Bailey traversant la Nam Youm, sont à l'image de ce qui existait à Diên Biên Phu en 1954. Les dix chars M24 Chaffee de l'escadron blindé qui se trouvait sur place en 1954, sont représentés par quelques M60 Patton maquillés, issus des anciens stocks de l'armée du Sud Viêt Nam vaincu en 1975 avec les armées américaines et rattaché au Viêtnam actuel.

Un véritable effort a également été consenti pour reproduire une partie des tranchées, et même les dessus du poste de commandement de la place (PC GONO). Le champ de bataille a été reconstitué dans un site « vierge » ressemblant plus au Diên Biên Phu de 1954 qu'à l'actuel, très urbanisé.

Les véritables images de Diên Biên Phu dans les fonds de l’ECPAD (en couleur et en N/B) :

http://www.ecpad.fr/les-images-de-dien-bien-phu-dans-les-fonds-de-lecpad-2/

Extrait (final) du film Diên Biên Phu de Pierre Schoendoerffer - 1992 :

https://www.dailymotion.com/video/x4uk73

Dailymotion Diên Biên Phu le film - entrevue de Schoendoerffer - 1992 :

Interview du réalisateur Pierre Schoendoerffer à propos de son dernier film Dien Bien Phu. – Pierre Schoendoerffer : "(..) Les vietnamiens ont dit qu'ils souhaitaient que le film soit tourné au Viêt-Nam. Je n'y tenais pas, mais cela donnait une gravité supplémentaire au film. Ils le souhaitaient parce que ce sont eux les vainqueurs, et parce que cela les intéressait d'avoir un regard français sur cette guerre. Au départ on se regardait avec une grande méfiance. Ensuite c'est comme une fleur qui s'est ouverte. Le film va être projeté à Hanoï et j'y serai. Le corps expéditionnaire avait une âme qui a été complètement ignorée par la France (..) Ce Viêtnam on l'a beaucoup aimé. Trente-sept ans après on doit pouvoir y retourner pour voir ce qu'on peut y apporter".

https://www.dailymotion.com/video/xcpdgb

Dailymotion Pierre Schoendoerffer se souvient de son frère d'armes en Indochine :

Dans le cadre d'une interview, Pierre Schoendoerffer revient sur ses souvenirs de la guerre du Vietnam et décrit le lien très fort qui le liait à son frère d'arme, Jean PERAUD, photographe.
- de nombreuses archives illustrent les propos du cinéaste.

https://www.dailymotion.com/video/xfd07m

Dien Bien Phu "Attaque d'Eliane 1" est visible sur YouTube :

https://www.youtube.com/watch?v=FgIR403MCx4


The Quiet American - 1958

Un Américain bien tranquille (The Quiet American) est un film américain réalisé par Joseph L. Mankiewicz, sorti en 1958, adapté du roman éponyme de Graham Greene avec Audie Murphy, Michael Redgrave, Claude Dauphin, Hiorgia Moll, Bruce Cabot, Fred Sadoff, Kerima, Richard Loo, Peter Trent, Georges Bréhat

008   L’histoire : À Saïgon au début de l'année 1952, pendant la guerre d’Indochine, le journaliste britannique vétéran Thomas Fowler et le jeune Américain Alden Pyle, membre d’une mission d’aide médicale, se disputent les faveurs de la jeune amie vietnamienne de Fowler, Phuong. Parallèlement, Fowler découvre progressivement la véritable personnalité d'Alden Pyle, agent sous couverture de la CIA apportant du soutien logistique au général Thé qui commettra des attentats contre les Français, attribués au Viêt Minh.

Commentaire : En 1957, Hollywood se remettait encore des effets négatifs des listes noires de présumés communistes. Le film suscita la controverse. Dans le cadre de l'opération Mockingbird, la CIA intervint dans la réalisation de ce film, en déformant sciemment le scénario du roman de Graham Greene. Furieux que son message contre la guerre soit retiré du film, Greene le désavoua et le considéra comme un « film de propagande pour l’Amérique ». The Quiet American a fait l’objet d’un remake en 2002 réalisé par Phillip Noyce avec Brendan Fraser et Michael Caine dans une version beaucoup plus fidèle au roman de Greene. 

Le tournage du film a commencé à Saigon le 28 janvier 1957, puis à Rome, où le tournage s'est terminé fin avril 1957. C'était la première fois qu'un long métrage était tourné au Vietnam. L’équipe de tournage eut quelques difficultés à filmer dans ce pays. Elle dût éviter de filmer à midi à cause de la dureté de la lumière, de plus elle eut du mal à obtenir l’autorisation de tourner dans un temple bouddhiste en raison du calendrier lunaire, et aida involontairement une manifestation politique qui aurait dû être interdite par la police, car les autorités croyaient qu’elle faisait partie de la mise en scène. L’acteur Audie Murphy, le soldat américain le plus décoré de la seconde guerre mondiale, il était décoré de la médaille d’honneur du Congrès déclara : « Je n'aurais jamais tourné dans un tel film si l'histoire n'avait pas été délibérément pro-américain… « Mon rôle dans ce film est certainement l'un de mes plus grands rôles ».

Graham Greene avait été correspondant de guerre en Indochine et avait critiqué l'implication croissante de l'Amérique dans ce pays. En faisant du personnage de "Pyle" un travailleur humanitaire et un citoyen privé et non un représentant du gouvernement américain, et en mettant l'accent sur les aspects de l'histoire liés au triangle amoureux au lieu de la géopolitique de la guerre, le producteur-réalisateur-scénariste Joseph L. Mankiewicz a considérablement dilué l'impact de l'histoire de Greene, ce qui a amené l'auteur à désavouer le film. Le personnage de Phuong est une jeune femme vietnamienne, mais l'actrice qui l’incarne est l’italienne Giorgia Moll.

Un extrait du film est visible sur YouTube :

https://www.youtube.com/watch?v=RUGII1xkeXs

 


Un Américain bien tranquille - 2002

Un Américain bien tranquille (The Quiet American) est un film américain réalisé par Phillip Noyce, sorti en 2002, adapté du roman éponyme de Graham Greene avec Michael Caine, Brendan Fraser, Rade Serbedzija, Do Th Hai Yen, Tzi Ma, Robert Stanton ; Holmes Osborne, Quang Hai, Ferdinand Hoang

009    L’histoire : L'histoire se passe en 1952 à Saigon, au Vietnam (à l'époque en Indochine française), vers la fin de la première guerre d'Indochine (1946-1954), au cours de laquelle des forces françaises combattirent les rebelles du Viêt Minh, à la tête des communistes. À un premier niveau, The Quiet American est une histoire d'amour sur le triangle qui se développe entre Thomas Fowler, un journaliste britannique d'une cinquantaine d’années ; Alden Pyle, un jeune idéaliste américain soi-disant travailleur humanitaire ; et Phuong, une jeune femme vietnamienne. Sur un autre plan, il est également question de l’engagement croissant des États-Unis qui a conduit à la guerre américaine à grande échelle au Viêtnam.

Thomas Fowler (Michael Caine), qui raconte l’histoire, n’est impliqué dans la guerre qu’en tant que journaliste, observateur non engagé, en dehors d’un événement crucial. Pyle (Brendan Fraser), qui représente l’Amérique et sa politique au Vietnam, est un agent de la CIA chargé de diriger la guerre en fonction des intérêts de l’Amérique. Il se passionne pour les idées de York Harding, théoricien américain de la politique étrangère Il fallait une « troisième force » pour prendre la place des colonialistes et des rebelles vietnamiens et rétablir l'ordre. Pyle entreprend de créer une « troisième force » contre les Français et les Viêt Minh en faisant appel à un groupe dissident vietnamien dirigé par le chef de la milice corrompue, le général Thé (basé sur l'actuel Trinh Minh The). Son armement de la milice de Thé avec des armes américaines mène à une série d'attentats terroristes à Saïgon. Ces attentats, mettent en cause de manière malhonnête les communistes afin de renforcer l’influence américaine, en n'hésitant pas à tuer des innocents, y compris des femmes et des enfants.

Pendant ce temps, Pyle a pris la maîtresse vietnamienne de Fowler, Phuong (Do Thi Hai Yen), lui promettant le mariage et la sécurité. Lorsque Fowler découvre l'implication de Pyle dans les attentats à la bombe, il prend une mesure définitive pour sceller les destins de chacun. Il accepte indirectement de laisser son assistant, Hinh (Tzi Ma) et les cohortes communistes de Hinh, à affronter Pyle ; quand Pyle essaie de s'enfuir, Hinh le poignarde mortellement. Phuong retourne ensuite à Fowler et, bien que le commandant de la police française locale (Rade Šerbedžija) soupçonne le rôle de Fowler dans le meurtre de Pyle, il n'a aucune preuve et ne poursuit pas l'affaire.

Commentaire : La version de 2002 de The Quiet American, contrairement à la version de film antérieure de 1958, décrivait la fin et le traitement originaux par Greene du principal personnage américain, Pyle. Comme le roman, le film illustre la culpabilité morale de Pyle dans l'organisation d'actions terroristes dirigées contre le gouvernement colonial français et le Viêt Minh. Allant au-delà de l'œuvre originale de Greene, le film utilisait un montage se terminant par des images superposées de soldats américains des décennies qui ont suivi la guerre du Viêtnam. Miramax a payé 5,5 millions de dollars pour les droits de distribution du film en Amérique du Nord et dans d'autres territoires, mais a suspendu le film pendant un an en raison des attentats du 11 septembre et du message « non patriotique » du film. Le film a finalement reçu une autorisation de qualification aux Oscars en novembre 2002, avant de réaliser une sortie en salles limitée à une recette de 12,9 millions de dollars aux États-Unis. Le film a reçu des critiques positives de la part des critiques et Michael Caine a été nominé pour le Academy Award du meilleur acteur.

Production : Le film a été tourné à Hanoi, Saigon, Ninh Bình et Hội An au Vietnam. Le film a reçu des critiques positives de la part des critiques. The Quiet American parvient à capturer l'esprit du roman de Green. Cependant, les attentats du 11 septembre 2001 ont obligé Miramax a suspendre d’une année la sortie du film en raison de son message anti patriotique. Il a finalement été projeté publiquement au Festival international du film de Toronto en septembre 2002 en suscitant les éloges de la critique. Le film a été autorisé à concourir aux Oscars en novembre 2002 mais bénéficié d’une diffusion limitée aux Etats-Unis en janvier 2003.

La bande annonce du film est visible sur YouTube :

https://www.youtube.com/watch?v=GXTXGfMFxR4

 


Soldat blanc - 2014

Soldat blanc est un téléfilm français, réalisé par Erick Zonca et diffusé pour la première fois en 2014 avec Abraham Belaga, Emile Berling, Mike Nguyen, Kool Shen, Clément Roussier, Steve Tran

010    L’histoire : Fin 1945, les soldats du Corps expéditionnaire français en Extrême-Orient débarquent en Indochine pour désarmer les soldats japonais, qui se trouvent toujours sur place depuis leur capitulation en août, et pour reprendre le contrôle du territoire qui se trouve en plein chaos après la fin du conflit mondial. André Cariou, un jeune sergent engagé volontaire, idéaliste et inexpérimenté, se lie d'amitié avec un autre jeune militaire, l'adjudant Robert Tual, ancien résistant, qui le prend sous son aile.

Après leur arrivée à Saïgon, les soldats français sont confrontés dans les campagnes à des situations d'une grande violence. Ils comprennent bientôt que leur principale mission consiste non pas à désarmer les Japonais, mais à soumettre les rebelles communistes Viêt Minh qui ont pris le contrôle d'une partie de l'Indochine. Fin 1946, après un an de conflit larvé entre la France et les indépendantistes vietnamiens, la guerre d’Indochine éclate pour de bon. Chargé par son supérieur de mener des expéditions punitives contre le Việt Minh et les villages qui le soutiennent, Tual forme une unité spéciale, le « commando noir » ; lui-même reçoit le surnom de « tigre noir ». Cariou, quant à lui, assiste à des exactions commises par les troupes françaises, et fait la connaissance de Vietnamiens et de Français pro-Việt Minh. Il en vient à douter de la justesse de son engagement et à se demander si les Français ne sont pas « les Boches des Viets ».

Un jour, en pleine bataille, Cariou prend peur et déserte. Présumé mort, il rejoint ensuite le Việt Minh. D'abord interprète pour le compte des communistes vietnamiens, il en arrive à prendre part à des opérations meurtrières contre ses anciens camarades, puis à superviser les camps de prisonniers où les soldats français meurent comme des mouches. Tual finit par comprendre que le militaire français rallié, évoqué dans la propagande du Việt Minh, n'est autre que Cariou. Il part alors à la recherche de son ancien ami.

Commentaire : Soldat blanc s'inspire librement de faits réels. L'histoire de Cariou évoque diverses affaires de Français — des militaires déserteurs, surnommés les « soldats blancs », ou des civils comme Georges Boudarel — ayant rallié le Viêt Minh pendant la guerre d’Indochine. Le personnage de Tual est quant à lui directement inspiré de Roger Vandenberghe. Le téléfilm a été tourné début 2014 au Cambodge, dans les régions de Kampot et de Sihanoukville. Le téléfilm a été récompensé en 2015 lors de la 43ème cérémonie des International Emmy Awards. Soldat Blanc est une production française d'une ambition rare et qui pourtant est sortie dans un anonymat regrettable. Le film nous dépeint le conflit de ses débuts en 1945 jusqu'à 1950 et l'épisode connu de Cao Bang. Le réalisateur nous fait traverser ces 5 années de combats à travers les parcours de deux jeunes engagés, l'un qui est un combattant chevronné, ancien résistant qui a combattu l'Allemagne nazie et qui est un fervent patriote ayant trouvé dans l'armée une famille ; l'autre un jeune idéaliste naïf et un peu paumé qui découvre la réalité de la guerre et cherche des repères comme une échappatoire. D'un point de vue historique une des grandes réussites du film est de montrer la bascule idéologique progressive du conflit durant ces cinq années. Ce qui était une guerre contre les reliquats de l'armée japonaise s'est transformée progressivement en guerre coloniale dans un premier temps, la France n'étant pas prête à abandonner totalement l'Indochine française de prime abord, même si des concessions étaient envisagées sur le statut de la colonie pour lui donner plus d'autonomie. Ce fut la thèse proposée à Paris par le général Leclerc après ses rencontres avec Ho Chi Minh. Enfin cette guerre de décolonisation s'est transformée peu à peu en guerre contre le communisme et tout ce qu'il avait de totalitaire, le corps expéditionnaire français, avec le soutien d'une partie de la population et avec les troupes indochinoises fidèles à Saïgon, affrontant les Viet Minh soutenu par la puissance chinoise de Mao Tse Toung et une autre part de la population. Le personnage de Robert est inspiré du célèbre adjudant Vandenberghe qui s'est couvert de gloire en Indochine avec ses célèbres Tigres Noirs. Celui de Cariou est également inspiré de parcours authentiques également.

La bande annonce de Soldat blanc est visible sur YouTube :

https://www.youtube.com/watch?v=JIbb6X4eXss